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La guerre est-elle humaine ?

Pour défendre nos intérêts, on en vient parfois au conflit, pour imposer ce qu’on croit être son droit par la force. Mais la guerre n’est pas partout et tout le temps, même si elle revient régulièrement, et avec une intensité toujours plus forte, dans l’Histoire des Hommes. Est-ce que nous sommes une espèce fondamentalement guerrière ? La paix n’est-elle qu’une illusion transitoire ?

 

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Une guerre inéluctable ?


L’actualité nous chagrine car elle fait état de guerres de plus en plus fréquemment, et qui font plus de morts civils que militaires. Des innocents meurent ou souffrent. C’est cela la guerre. Alors si elle fait tant de mal, pourquoi les voix qui appellent à l’éviter ont-elles si peu d’effet ?

 

La guerre paraît inéluctable. L’Homme porte en lui, semble-t-il, une énergie mortifère, qui s’exprime par la guerre qui en est un exutoire. Il faut tuer, soumettre, détruire, anéantir pour exister. Cela est vrai chez Sigmund Freud pour qui, je cite « aussi longtemps que les peuples auront des conditions d’existence aussi différentes et que leur répulsion mutuelle sera si violente il y aura nécessairement des guerres.[1] » Des pulsions incontrôlables donc exacerbées par la haine de l’autre ou bien encore les inégalités. La guerre, nous dit encore Proudhon, est « inhérente à l’humanité et doit durer autant qu’elle : elle fait partie de sa morale. »


Le droit comme seule issue pacifique


Il faut pourtant ne pas désespérer et tenter, toujours, d’arrêter la guerre, d’en finir avec la guerre. On ne peut accepter que des populations entières soient détruites. Encore moins à l’heure où chacun se promène avec un écran et peut voir cet anéantissement de populations en temps réel, comme les civils de Gaza, en Palestine. La furie haineuse doit être mise hors la loi et il faut en revenir au droit. Dans son Projet de paix perpétuelle publié en 1795, Immanuel Kant avait déjà ouvert la voie à cette utopie. Ses successeurs ont tenté d’introduire un droit à la guerre – le jus ad bellum – et un droit dans la guerre pour protéger les populations – le jus in bello. On se retrouve confronté à plusieurs défis et en premier lieu celui de la définition de ce qu’est une « guerre juste. » La paix ne peut être qu’armée. Les forces d’interposition sont des armées, comme celle de l’ONU. Les zones tampons et les frontières démilitarisées ne sont que la concrétisation d’un sursis. Le terrorisme international vient encore brouiller les pistes et la confusion entre civilité et guerre.

 

Que peuvent faire les civils pour s’opposer à cela ? Aujourd’hui encore, comme il y a des siècles, on confond la guerre que se livrent Etats et peuples. Des peuples voisins peuvent vouloir vivre en paix, mais les appareils politiques enjambent cette relation d’homme à homme pour la dévoyer : « les particuliers ne sont ennemis qu’accidentellement » nous dit Jean-Jacques Rousseau dans son Contrat social. Il existe d’autres remparts contre la guerre, c’est le dialogue, le respect du droit, le régime d’égalité, la patience, l’écriture et le refus collectif inconditionnel et éternel de la tuerie sauvage de civils innocents à laquelle on tente pourtant de nous accoutumer.


[1] Considérations actuelles sur la guerre et la mort



Retrouvez ici plusieurs articles sur les positionnements de terrain de Karim Bouhassoun dans des articles parus sur le site internet de Macommune.info à Besançon https://www.macommune.info/tags/karim-bouhassoun/


 
 
 

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