A quoi sert l'art ?

A quoi sert l’art ? peut-on vivre sans ? Si oui pourquoi est-il là, témoin de toutes les civilisations qui l’ont adopté et lui ont donné tantôt ses codes, tantôt ses lettres de noblesse ? Pourquoi l’art serait-il partout, en politique, en religion, et même « à la guerre », si l’on pouvait s’en passer ?

Une technique comme une autre

Et au juste, l’art, qu’est-ce que c’est ? Le mot vient du latin « ars », lui-même traduit du grec « techné », que l’on peut traduire par savoir-faire ou technique, que l’art en tant que recherche du beau.

L’art est une technique, certes. Il faut, comme nous le dit Aristote, qu’il y ait un lien entre la technique de l’artisan et la production de l’artiste. C’est l’intention créatrice ou fabricatrice. Le savoir-faire et l’habileté font de l’art une technique, mais dans sa finalité, l’art réussit vise la beauté, il tend à toucher l’esprit, il renferme une pratique largement rattachée au domaine de l’idée.

L’art recherche la beauté comme stimulatrice d’un sentiment, comme totalité, comme impression sans réflexion, et ce n’est pas sans nécessiter un certain « génie » nous dit le philosophe allemand Immanuel Kant.  Au-delà d’une œuvre d’art académique, comme un tableau ou une pièce d’architecture qui répondent aux canons des « beaux-arts », le génie artistique génère quelque chose de plus que la simple beauté ou encore l’harmonie des formes, des images, des sons. Le chef d’œuvre, dans la philosophie de Kant, c’est ce qui génère un sentiment esthétique, c’est une satisfaction en soi sans recherche d’agrément, sans raisonnement. Le critère du beau n’est pas la raison. La beauté est là, c’est tout.

Le philosophe Hegel va plus loin. Pour lui l’œuvre a une signification historique. Elle est la matérialisation de la conscience universelle. L’esprit s’y reconnait, même si l’art a vocation a disparaître, dans le cours de l’Histoire, au profit de la religion et de la philosophie grâce auxquels, respectivement, la conscience prend contact avec le divin et l’esprit devient présent à lui-même.

L'art est un mouvement

Tout cela est bien intellectuel, me direz-vous. Eh oui, et c’est bien la là preuve de la profondeur de l’art. La preuve que la vie sans art est incomplète et que l’art est propre à notre espèce. Il sublime, exprime, embellit, confronte. L’art est partout, au cinéma, à la radio, au musée, à la maison. Les pulsions du créateur artistique ne trouvent pas toujours leur public.  Et pourtant l’artistique continue de créer. Il tire sa valeur du geste avant d’agir par séduction sur celui qui découvre l’œuvre. Et c’est cela sa force : l’art est un mouvement, pas une compétition, il est la recherche d’un idéal de beauté et, en cela, une perpétuelle affirmation de la vie.

Retrouvez sur cet article une interview de Karim Bouhassoun, ancien conseiller de la présidente de Région Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay dans un article sur la communication intitulé Interview avec Karim Bouhassoun : Conseiller de la présidente de région Bourgogne Franche-Comté : Marie-Guite Dufay