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Que risque notre société ?

Ce qui est vrai scientifiquement n’est pas forcément bon pour l’humanité et la planète. Le sociologue allemand Ulrich Beck (1944-2015) a bien souligné en quoi l’un des enjeux fondamentaux de notre époque est la répartition du risque. Il s’est intéressé aux conséquences des changements apportés par les développements industriels et technologiques[1] sur l’humanité. En particulier, il a mis en relief le caractère critique de la réorganisation de la question sociale autour de celle de la répartition du risque. Il a permis de donner une tournure écologico-critique aux théories de l’avènement de la « société post-industrielle » décrite par Daniel Bell dans les années soixante-dix[2].




Une des thèses principales de Beck concernant la société du risque peut être formulée ainsi : la production sociale des richesses est désormais inséparable de la production sociale de risques. Par conséquent, à l’ancienne politique de distribution des « biens » – les revenus, le travail, la sécurité sociale – de la société industrielle se superpose une politique de distribution des « maux ». Ces maux sont les dangers et les risques écologiques. Beck considère que nous vivons une époque de transition dans laquelle les dangers et les risques écologiques prennent une telle ampleur dans la réalité et dans la perception qu’on en a qu’ils transforment, et éventuellement défont, l’arrangement moderne de la société industrielle capitaliste qui les a engendrés.


La classe politique est stupéfaite par l’immensité du chemin qu’il reste à parcourir aux Etats et à la société dans son ensemble pour inverser la tendance de la destruction de notre écosystème. La modification du milieu par l’Homme n’est pas en soi une difficulté. Elle existe depuis le Néolithique. Ce qui constitue une difficulté sociale, c’est la destruction des biotopes et la modification irréversible des écosystèmes qu’ils composent. Et il n’est pas de démocratie qui puisse se considérer comme libérale qui n’intègre pas les effets de cette donne inédite que constitue l’anthropocène. En un battement de cil comparé au temps qui nous sépare de l’apparition de la vie sur Terre, l’activité humaine s’est tellement emballée qu’elle marque la géologie terrestre. La « grande accélération » rend la question du risque de plus en plus éminente car les effets des activités humaines sur l’environnement, le climat, les sols et les écosystèmes terrestres s’emballent.


Les inventions humaines de la révolution industrielle a constitué initialement une « crise positive » de l’énergie pour multiplier le pouvoir et la capacité de production de la classe ouvrière. Mais à l’heure du « village global », plus encore qu’hier, l’interdépendance des peuples et des nations nécessite de bâtir un nouveau modus vivendi entre la connaissance et la démocratie. Car les progrès d’aujourd’hui pourrons aussi constituer les risque de nos enfants et petits-enfants.


[1] Beck, Ulrich, La société du risque. Sur la voie d’une autre modernité, Aubier, Paris, 2001. [2] Bell, Daniel, Vers la société post-industrielle, Robert Laffont, Paris, 1976


Retrouvez ici le portrait de Karim Bouhassoun dans l’article Municipales à Besançon : qui est Karim Bouhassoun, le chef de file de " Bisontines-Bisontins " ? sur le site de France Bleu Besançon

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