Les trois cinq
- Karim Bouhassoun
- 8 déc. 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 mars 2022
Les banlieues comme priorité sociale
C'est un investissement qui permettra à la France d'être plus forte, en renouant avec ses idéaux sociaux. En étant au rendez-vous de l’engagement de faire des Français des égaux, par la force du droit et de l’action publique.
Ministère du développement des banlieues
Il faut s’en donner les moyens avec la reconnaissance politique institutionnelle ultime d’un ministère pour le développement des banlieues, pour changer la nature et l’échelle de l’action. Je ne veux pas dire que rien n’a été fait ces dernières décennies. Mais la reconnaissance institutionnelle de la priorité des territoires fragiles, elle doit se traduire dans les plus hautes affaires de la République, avec la désignation d'un ministre omnipotent dans son champ de responsabilité. Il faut avoir à l’esprit les enjeux de répartition de compétences entre les institutions qui peuvent faire avancer les choses. Et de la force du marqueur symbolique d’un tel ministère dans la haute fonction publique, de la classe politique, médiatique et dans l’opinion. Mais, une fois ces derniers pris à témoins de l’ambition affichée d’une volonté de changement sans précédent, ils seront les meilleurs juges de la sincérité de l’engagement et du contrôle de l’efficacité de l’action.
Cinq priorités sur cinq ans
Les problèmes de la banlieue sont multiples. La barre est haute pour chacun d’eux. Réformer, lorsque cela n’est pas conçu pour faire des économies, cela coûte de l’argent. Le chiffrage des réformes qu’il faudra mener se résume à une formule simple : « les trois cinq ». Cinq priorités, sur cinq ans avec un budget de cinq milliards d’euros. Les priorités, ce sont l’éducation dont celle qui fait un citoyen, l’emploi, la formation, la démocratie locale et le désenclavement géographique et social.
Un changement radical dans la vision et les moyens de la Politique de la ville est nécessaire. Car aujourd’hui, c’est un budget de 450 millions d’euros par an, soit 0,1% du budget de l’Etat. Alors que Paris a lancé en 2016 un budget participatif de… 100 millions d’euros. Le budget de la politique de la ville de la France, c’est deux tiers du budget du Grand Dijon... A l’échelle des enjeux, c’est un minuscule pot commun extrêmement éclaté et trop peu lisible pour être efficace.

Retrouvez ici l'article paru dans Factuel info :"Banlieues :"on est assis sur un volcan." suite à la conférence donnée par Karim Bouhassoun à Besançon
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