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La politique est-elle un art total ?







Écrire le récit collectif


D’abord un récit de l’état du monde et de la direction qu’on veut faire prendre aux choses, telles qu’elles se présentent à nous, car on ne peut prétendre changer ou accompagner le réel ni donner corps à des idéaux sans véritable cap. Ensuite d’un récit sur l’avenir qui se nourrisse de la perspective du passé et de la relation au futur. Du temps de notre civilisation et des évolutions technologiques dont notre génération est le témoin, et peut être en anticipant ce que les balbutiements des civilisations du 21ième siècle et du futur laisseront, à leur tour, comme trace sur l’humanité et notre planète. Enfin, un récit sur l’espace que les hommes occupent dans leur journée, dans leur semaine, dans leur année, dans leur vie – maison, quartier, environnement, travail, loisirs, ville, pays, continent, centre, périphérie, frontière, horizons, espace au-delà de notre atmosphère.


Espèce, espace et temps


Espèce, espace et temps. Quelle vision s’en fait-on et quel sens veut-on leur donner ? La vision du monde, la vision du temps et la vision de l’espace, trois prérequis nécessaires que la philosophie a le devoir de disséquer pour éclairer les motifs de l’engagement politique.


***



La fin ultime de l’exercice du pouvoir, sa responsabilité, c’est la paix et la prospérité. Cette noble cause lui confère un devoir de domination sur les autres champs de la vie, domination qu’elle doit assumer. La politique ne peut pas être un simple invité à la table de l’influence. Tout comme il ne peut pas y avoir de pensée politique sans philosophie politique de la domination et de la gouvernance. L’anthropologie nous permet de comprendre les sources de la division politique, et d’appréhender le pouvoir comme relation, car il n’y a de pouvoir que s’il existe une chance d’être obéi par d’autres. Pas de politique sans philosophie politique. Pas de pouvoir sans ordre. Comme l’écrit Raymond Aron, la théorie « sous couleur de s’opposer à toute philosophie, pose une certaine philosophie. Elle pose une philosophie de non-sens au lieu de poser une philosophie du sens, elle pose que le sens de la politique c’est la lutte et non pas la recherche d’une autorité justifiée. » Il précise encore que « la négation du sens n’est pas plus objectivement ou scientifiquement démontrée que l’affirmation. Décréter que l’homme est une passion inutile n’est pas moins philosophique que prêter à l’existence humaine une signification[1]. »


Le souverain doit s’imposer, donner le rythme et le sens du monde et agir pour réguler. En prenant en compte l’état du corps social et en composant dans le dialogue ou par la contrainte. La politique n’est pas une option de vie parmi d’autres. C’est la fonction sociale par excellence. Il est souhaitable que, comme la nature, elle ait horreur du vide. Elle n’est pas une simple « fonction organique » parmi d’autres, car c’est à la fois chaque organe pris séparément et l’ensemble du corps social. Ce n’est pas une spécialité mais un art total, social.

[1] Aron, Raymond, Démocratie et totalitarisme, Paris, Folio Essais, 1987.



Retrouvez ici l'article Qui est Karim Bouhassoun, candidat aux municipales à Besançon pour le mouvement « Bisontines Bisontins » ? paru sur le site de France 3 Franche Comté

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